Blonde / Joyce Carol Oates

Découverte de l’un des romans les plus connus de l’écrivaine Joyce Carol Oates, une biographie romancée de Marilyn Monroe.

Blonde

Cela faisait très longtemps que je souhaitais découvrir ce roman de Joyce Carol Oates. Un jour il est apparu comme par miracle dans un bac de livres d’occasion alors que j’amenais quelques vieux vêtements dans un magasin solidaire.

Synopsis:

De son enfance à sa mort, «Blonde» raconte la vie de Marilyn Monroe: playmate de calendrier, actrice de second rang puis star planétaire, mais aussi femme intelligente, mais fragile et abusée par son entourage.

La critique:

Tout d’abord, une petite mise au point concernant la biographie romancée. C’est un genre désormais très populaire, mais un genre qui, pour être pleinement apprécié, ne doit pas se lire en termes de véracité et d’exactitude, mais plutôt comme une plongée dans la vie et la psyché d’un personnage. Un exercice dont on ne peut, de toutes façons, pas vérifier la fidélité.

Ce roman est un monument. Il l’est bien sûr par sa taille, mais surtout par son écriture riche et complexe. «Blonde» est un roman aux multiples voix: celle de Norma-Marilyn, celle de son entourage (mère, maris, collègues, etc.) et également celle d’un narrateur omniscient. Des voix qui ont chacune leur écriture.

En bref, la vie de Marilyn Monroe est celle d’une gamine nommée Norma Jean Mortenson (selon son acte de naissance), souvent appelée aussi Baker (le nom du premier mari de sa mère), qui n’est pas vraiment née sous une bonne étoile. Un père inconnu, une mère psychologiquement instable, une enfance en famille d’accueil, de probables abus sexuels. Sa vie change le jour ou un photographe la repère. Elle va alors être littéralement dévorée par Hollywood et le milieu du cinéma. Cette jeune femme qui ne cherche qu’une chose, être aimée, est le cobaye parfait pour être transformée en Marylin Monroe: un fantasme universel, une blonde écervelée sexuellement disponible qui va rapporter des millions au studio qui l’emploie. Le problème, c’est que Norma Jeane n’est pas stupide et, malheureusement pour elle, elle va rapidement comprendre que ce qu’on aime chez elle, c’est son corps et son personnage aguicheur. Pour cette raison, Norma Jean passera sa vie à se sentir seule, à établir des relations de couple malsaines et à détruire peu à peu sa santé et son estime de soi.

Plus que le récit d’une vie, «Blonde» c’est aussi l’incroyable photographie d’une époque et du système hollywoodien, Un système  d’exploitation crasse des actrices avec exploitation sexuelle, revenus ridicules, journées interminables, aucun défraiement et des contrats d’exclusivité qui les enchaînent à un studio. On peut ajouter à ce tableau des médecins qui prescrivent tout et n’importe quoi pour que les acteurs soient toujours en forme.

«Blonde» est un livre tragique, d’autant plus terrible que l’on en connait la fin. Mais il reste difficile à lâcher tellement le lecteur s’attache à Norma Jean. Effectivement, difficile de ne pas avoir envie de réconforter, de tenir la main de cette femme intelligente, fascinante, mais brisée.

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En résumé, un roman à découvrir. Joyce Carol Oates n’a pas figurée deux fois parmi les finalistes du Nobel de littérature pour rien!

Joyce Carol Oates, Blonde (titre original: Blonde), 2000, chez Stock et chez Le Livre de Poche.

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