« La La Land », les couleurs de la cité des anges

On ne peut pas toujours être original-e, alors j’ai cédé à l’appel de « La La Land », mais plus pour son réalisateur Damien Chazelle que pour le couple Gosling-Stone.

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Los Angeles. Mia, serveuse dans un café des studios Warner Bros, se fait klaxonner par un malotru dans un embouteillage. Le désagréable individu se nomme Sebastian. Par hasard, Mia va recroiser Sebastian qui se révèle être pianiste de jazz. Une relation va naître entre Mia et Sebastian, mais ceux-ci sont accaparés par la réalisation de leur rêve: devenir actrice et ouvrir un club de jazz.

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Je suis de celles/ceux que l’engouement, voire l’hystérie, autour de «La La Land» a laissé-e-s de marbre. Je ne suis pas fan de comédie musicale et le duo Emma StoneRyan Gosling ne me fascine pas plus que ça. Mais, j’ai adoré sans mesure le précédent film de Damien Chazelle, le fameux «Whiplash», alors je ne me voyais pas louper «La La Land». Au final, j’ai réellement apprécié ce film, même si le buzz qu’il a généré est largement exagéré.

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Il y a de grandes chances que vous sortiez de ce film en tapant des pieds et en claquant des doigts. Damien Chazelle, lui-même musicien de jazz, n’a pas laissé au hasard la musique de son film. Les chansons sont entraînantes et agréables, même si elles sont plus pop que jazz.

Le principal point fort du film: une mise en scène magnifique avec quelques beaux (faux) plans-séquences et un rythme résolument énergique et aérien. Il y a également un jeu très appuyé sur les couleurs qui donne lieu à pléthore de magnifiques visuels. Le réalisateur utilise de manière récurrente et appuyée les couleurs bleu, rouge, jaune et vert. Ces couleurs sont d’ailleurs représentées sur les robes de Mia et ses colocataires au début du film.

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Le film est également un véritable hommage à la ville de Los Angeles qui est plutôt réputée pour sa laideur tentaculaire que pour son charme. Mais ici, la ville est représentée au travers de son charme «vieil Hollywood», poétique sans être trop lisse. Il faut également avouer que le duo Stone-Gosling fonctionne très bien et que Gosling est vraiment agréable dans un registre de comédie.

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Cependant, plusieurs éléments font que ce film est, pour moi, survendu. Tout d’abord, le scénario tient en quelques lignes et l’histoire d’amour qui nous est servie reste très classique, malgré les quelques touches comiques ajoutées à l’histoire, çà et là, pour rendre la chose moins sucrée. La personne qui a vu «La La Land» avec moi m’a également fait remarquer que l’importance donnée à la pureté du jazz par Sebastian n’aboutit à rien dans le film: pas de critique de l’industrie de la musique, pas de réelle mise en valeur du jazz. Le positionnement de Sebastian semble seulement servir à lui accorder une personnalité. Ainsi, le film a l’apparence d’un très beau paquet-cadeau malheureusement un peu vide. Ce que l’on retient du film, en sortant du cinéma, c’est que le moment était agréable, mais ça ne va pas plus loin.

Le test Bechdel:

Le film passe le test.

En résumé, «La La Land», c’est comme un cupcake, c’est bon, c’est joli, mais ça reste du cake avec de la crème au beurre. C’est basique, quoi!

14 réflexions sur “« La La Land », les couleurs de la cité des anges

  1. Je partage ton avis ! Image magnifique, chansons très chouettes, cadrage impeccable, mais l’histoire n’est pas dingue (heureusement que la fin sauve un peu les meubles) et personnellement j’étais déçue que le réalisateur ait préféré deux énormes têtes d’affiche à des gens qui auraient été formés pour faire de la comédie musicale, et qui n’auraient pas eu besoin d’apprendre le piano ou les claquettes en quelques mois pour bricoler un numéro. Ta métaphore du cupcake me plaît beaucoup 😉

    1. Personnellement je n’ai pas été dérangée par le côté « non-professionnel-de-la-comédie-musicale » car je trouve que ça donne un côté un peu moins lisse…

      1. Je crois que c’est les claquettes qui m’ont énervée surtout 🙂 J’en fais moi-même et je me réjouissais de voir un beau numéro, et j’ai trouvé ce qu’ils ont fait complètement bidon, du coup j’étais bien déçue.

  2. Je rejoins ton avis sur l’aspect très survendu de ce « chef d’oeuvre » (mouais…). J’ai beaucoup aimé certains plans (notamment l’ouverture) mais l’ensemble reste vraiment trop trop chargé… et l’histoire franchement plate (je me suis ennuyée !)

    1. Effectivement le film est, je pense, très bien soutenu par des gros bonnets d’Hollywood et sa notoriété n’est pas en rapport avec sa qualité. C’est le contraire du film « Whiplash », pas de budget, pas de pub, mais un gros bouche-à-oreille qui a fait le succès!

  3. Mon avis est assez mitigé et finalement la comparaison avec le cupcake est assez pertinente !

  4. « En résumé, «La La Land», c’est comme un cupcake, c’est bon, c’est joli, mais ça reste du cake avec de la crème au beurre. C’est basique, quoi! » assez d’accord avec toi, je n’ai pas partagé l’engouement général. Whiplash restera un bien meilleur souvenir !

  5. Ce film m’a laissé de marbre. J’ai trouvé tout ça très très lisse. Pourquoi une comédie musicale devrait forcément se cantonner à un seul registre? Pourquoi tant de classicisme ?
    Ce film est tout en surface et n’a pas de fond.
    Je n’ai même pas réussi à croire en l’histoire d’amour!

    1. Mon copain qui m’a accompagné a eu le même avis. Personnellement, étant plus sensible aux compositions de cadre et aux aspects techniques, j’ai quand même bien apprécié. Mais ça reste un film totalement survendu!

      1. Pour moi le film en entier est une démonstration de beauté et de technique. Mais il y la scène de la jetée, le numéro de danse filmé à l' »heure magique », Emma Stone avec sa robe bleu devant une porte éclairée en rouge. Après ça dépend de si on accepte que parfois on fasse du beau, pour l’unique raison de faire du beau. Personnellement, j’apprécie ce genre de démarche de temps en temps.

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