L’adieu aux armes / Ernest Hemingway

Découverte de l’auteur Ernest Hemingway (prix Nobel de littérature en 1954), à travers «L’adieu aux armes», un de ses romans les plus connus.

L'adieu aux armes

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Sur le front italien, pendant la Première Guerre mondiale, Frederic Henry, un officier américain engagé dans la Croix-Rouge tombe amoureux de Catherine Barkley, une infirmière anglaise. Un contexte peu favorable pour le début d’une histoire d’amour.

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«L’adieu aux armes» est un roman inspiré de la vie d’Ernest Hemingway. Ayant une déficience à un œil, il ne put s’engager dans l’armée américaine au moment de son entrée en guerre en 1917. A défaut, il s’engagea dans la Croix-Rouge. Hemingway comme Frederic Henry fut blessé et vécu une idylle avec son infirmière.

«L’adieu aux armes» est à la fois un roman de guerre et un roman d’amour. En matière de roman de guerre, le récit d’Hemingway est original puisqu’il ne donne pas le point de vue des soldats, mais des secours postés à proximité des fronts. Malgré leur distance (toute relative) avec le front, ces équipes ne sont pas épargnées par la mort, qu’elles essaient de combattre en sauvant la vie des soldats, et par les blessures, puisque eux-même risquent d’être tués en assurant les arrières des soldats.

Comme dans la plupart des romans de guerre, les scènes décrivant les hôpitaux de fortune du front sont intenables. Sang, membres arrachés, tripes à l’air, les descriptions d’Hemingway sentent le vécu et prennent à la gorge.

Mais, plus que l’horreur de ces scènes, c’est l’incompréhension, voire l’absurdité de la guerre qui fait mal. Les soldats, comme les secours, savent qui ils combattent, mais pas vraiment pourquoi. Ils savent quelle montagne, quelle vallée doit être reprise à l’ennemi, mais les combats semblent sans fin, sans but. Une succession de victoires et de défaites sur un front qui, au final, ne bouge pas.

Par contre, le roman n’a pas vraiment une tonalité militante ou révoltée, mais plutôt un ton très désabusé et fataliste, très différent d’un «À l’Ouest, rien de nouveau» d’Erich Maria Remarque où l’on sent la révolte poindre à chaque page.

D’ailleurs, l’amour de Frederic et de Catherine, qui va redonner temporairement du sens à la vie de ce jeune lieutenant, va souffrir de ce fatalisme écrasant pour les simples êtres humains qui ne peuvent y échapper.

En tant que roman d’amour, de mon point de vue, le roman est nettement moins réussi. Les dialogues sont peu intéressants, le personnage de Catherine pas assez décrit, pas assez vivant pour que l’on s’y attache. En somme, une histoire d’amour un peu désincarnée. Mais, l’on peut également se demander si l’aspect «marionnette» des deux personnages ne sert pas justement le propos d’Ernest Hemingway qui veut montrer l’impuissance de ses personnages, le petitesse de leur destin face à la fatalité de la vie.

Le style du roman est typique d’Ernest Hemingway. Simple, factuel, jamais psychologisant. Une simplicité qui renforce la profondeur des propos de l’auteur.

En résumé, un grand classique américain, d’une tristesse infinie, mais dont le génie de l’écriture n’est pas à contester.

Ernest Hemingway, «L’adieu aux armes» (titre original: A Farewell to Arms), Paris: Éditions Folio, 1929, 315 pages.

3 réflexions sur “L’adieu aux armes / Ernest Hemingway

  1. Et dont le titre est resté emblématique. Il est repris comme référence dans des chansons ou d’autres ouvrages.
    Hemingway est pour moi un auteur qui a le don d’envoûter par sa plume, son style. Il sait créer des atmosphères qui vous entraînent loin du monde par la lecture.

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