Le Journal d’une femme de chambre / Octave Mirbeau [Test de la littérature audio]

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France, fin du 19ème siècle. Célestine, une jeune femme de chambre, rédige un journal intime où elle raconte son quotidien de domestique en Normandie, chez les Lanlaire, un couple fortuné, mais pingre et malhonnête. Dans son journal, Célestine conte également son enfance, les bureaux de placement, les différents maîtres, en n’omettant pas de mettre le doigt sur la vulnérabilité des domestiques et la pourriture cachée des fortunés.

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«Le Journal d’une femme de chambre» d’Octave Mirbeau est un roman qui a grandement dérangé à l’époque de sa parution et en le lisant on comprend pourquoi. Au travers de la voix d’une femme de chambre, l’auteur met en lumière tout ce qu’il pense de la société dans laquelle il vit. Il s’attaque à la condition des domestiques qu’il qualifie d’esclavage, à la piété hypocrite de certains milieux, à la souffrance des plus faibles, à la débauche qui se cache derrière les portes des maisons bourgeoises et aux anti-Dreyfus.

On prétend qu’il n’y a plus d’esclavage… Ah ! voilà une bonne blague, par exemple… Et les domestiques, que sont-ils donc, sinon des esclaves ?… Esclaves de fait, avec tout ce que l’esclavage comporte de vileté morale, d’inévitable corruption, de révolte engendreuse de haines.

«Le Journal d’une femme de chambre» est un récit qui fait mal au ventre, car il dépeint de manière extrêmement édifiante l’aliénation de Célestine: victime de sa pauvreté, des caprices de ses maîtresses, de la convoitise sexuelle de ses maîtres; mais aussi d’elle-même puisqu’elle ne peut s’empêcher de faire les mauvais choix, d’être fascinée par ses employeurs qu’elle n’arrive pas à haïr totalement, ce qui rend ce personnage à la fois misérable et irritant.

Ah ! dans les cabinets de toilette, comme les masques tombent !… Comme s’effritent et se lézardent les façades les plus orgueilleuses !

Bien sûr, vous pouvez également découvrir «Le Journal d’une femme de chambre» au travers de ses adaptations cinématographiques de 1964 (Luis Buñuel) et de 2015 (Benoît Jacquot).

Ma première expérience avec un livre audio:

J’ai téléchargé ce roman audio gratuitement sur le site Litterature audio, car je souhaitais tester cette autre façon de «lire». L’expérience est totalement concluante. Tout d’abord, sur ce roman en particulier, la lectrice (bénévole) est vraiment excellente. D’ailleurs, tous les livres audio du site sont notés par les internautes, donc n’hésitez pas à vous y fier.

Concernant la littérature audio en elle-même, c’est un moyen absolument génial pour découvrir un récit dans des conditions qui rendrait la lecture difficile (en marchant, en cuisinant, en ayant les yeux fatigués, etc.). De plus, c’est également un outil alternatif qui permet de s’intéresser aux classiques de la littérature, puisque les romans lus sont libres de droit.

En résumé, si vous souhaitez tester la littérature audio, vous n’avez plus d’excuses, alors jetez-vous à l’eau!

Octave Mirbeau, «Le Journal d’une femme de chambre», 1900, disponible dans toutes les éditions possibles et imaginables. Libre de droits en ebook.

2 réflexions sur “Le Journal d’une femme de chambre / Octave Mirbeau [Test de la littérature audio]

  1. Un super roman, qui m’a vraiment marquée et qui vieillit plutôt bien ! J’aime beaucoup l’adaptation de Bunuel !

    1. Mince, mince mince, j’ai oublié cette adaptation-là. Je vais la rajouter! Ce roman est vraiment contemporain, je pense que toutes les femmes de ménages, bonnes, gouvernantes de notre époque n’en pense pas moins…

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