De nos jours, en France. Anna, 37 ans, est au bord de la rupture. Elle travaille de manière acharnée pour un salaire de misère, croule sous les relances des huissiers et voit à peine ses filles, Chloé et Lily. Elle finit par perdre son travail et se rendre compte que ses deux filles adorées ne vont pas bien du tout. Laissant de côté toute réflexion raisonnable et ses factures, elle emprunte un camping-car et s’embarque dans un voyage vers la Scandinavie.
En général, la lecture d’un livre découle de l’intérêt pour l’histoire qu’il raconte plutôt que pour son auteur, surtout lorsqu’il s’agit d’un inconnu. Ma décision de lire « Il est grand temps de rallumer les étoiles » de Virginie Grimaldi s’est avérée être une exception plutôt intéressante. À vrai dire, les romans de Virginie Grimaldi présentent des caractéristiques qui, a priori, me rebutent : c’est le genre de roman que l’on trouve dans les gares et les supermarchés et ils sont marketés de manière ultra-féminine. Cependant, les aléas des réseaux sociaux ont influencé mon choix d’une manière inattendue.
Je suis Baptiste Beaulieu sur Instagram, un médecin et écrivain militant féministe et gay, que vous connaissez probablement. Il se trouve que Baptiste est ami avec Virginie Grimaldi, ce qui m’a incité à la suivre également. Au fil du temps, j’ai découvert que cette femme avait une personnalité franchement sympathique. Et même si je suis généralement réticente à son style littéraire, j’ai apprécié la voir le défendre avec des arguments simples et honnêtes. Alors, je me suis dit : pourquoi ne pas donner une chance à un livre de Virginie Grimaldi ?
Ce roman narre une histoire assez classique d’une femme qui décide de tout envoyer bouler afin de se retrouver et de se reconstruire. L’intrigue se dévoile à travers le journal intime et le blog des deux filles et le point de vue d’Anna. Malgré son côté « déjà vu », j’ai trouvé le récit très plaisant pour diverses raisons. Tout d’abord, le personnage de la petite Lily, qui, avec sa fâcheuse tendance de confondre les mots, offre des moments hilarants dans son journal intime.
De plus, la psychologie des personnages est assez finement développée, en particulier celle de l’adolescente Chloé. Effectivement, elle n’est pas « juste à une ado à problèmes », mais une personne en souffrance qui perçoit les problèmes, sans pour autant avoir trouver le moyen de s’aider elle-même. Enfin, j’ai apprécié le retournement final qui démontre qu’Anna n’attendait pas que sa vie change miraculeusement, mais qu’elle avait davantage le contrôle sur son destin que ce que l’on pouvait penser au départ.
En résumé, c’est effectivement un roman « facile à lire », mais écrit avec soin et qui ne prend pas ses lecteur.ice.s pour des imbéciles! Donc, de temps en temps, pourquoi pas!
Virginie Grimaldi, « Il est grand temps de rallumer les étoiles », chez Fayard et Le livre de Poche, 2018.
ladentdure.wordpress.com 