

Canada, Colombie-Britannique, de nos jours. Franklin Starlight, vit dans une ferme isolée avec un ouvrier agricole, devenu son ami. Il mène une existence tranquille ponctuée de travaux et de balades photographiques. Jusqu’au jour où il recueille sous son toit Emmy et sa fille Winnie, qui fuient un passé sinistre. Franklin, avec tact et générosité, va leur apprendre à comprendre et à parcourir la nature, leur permettant de guérir peu à peu. Mais, le passé des deux femmes n’est pas décidé à les laisser tranquilles…

Je pourrais sous-titré cet article « Comment bien commencer par la fin ». Effectivement, « Starlight » est le dernier roman de Richard Wagamese, d’autant plus qu’il est publié à titre posthume et…inachevé. Je ne le savais pas avant d’ouvrir le livre, mais « Starlight » n’a pas de fin. J’avais peur d’être frustrée, mais, par chance, l’auteur a laissé une nouvelle qui semble indiquer la conclusion qu’il souhaitait donner à ce roman, donc vous ne serez pas complètement laissé.e.s en plan.
Et ce roman vaut vraiment la peine d’être lu. C’est le genre de lecture qui vous plonge dans son ambiance en quelques lignes : les forêts sauvages, la petite ville, la ferme isolée dans les grands espaces canadiens. Le tout raconté au travers du regard de Franklin, un homme aux ascendances autochtones (comme l’auteur qui est ojibwé), mais qui n’a pas grandi dans cette culture, car issu d’une famille dysfonctionnelle et élevé par celui qu’il appelle le « vieil homme ».
Il y a dans ce roman une poésie et une douce lumière en forme d’espoir qui évite la naïveté. Si l’on ne peut pas effacer les traumatismes comme par magie, la patience, le respect et la générosité peuvent faire beaucoup. « Starlight » n’est, sans aucun doute, pas le dernier roman de Richard Wagamese que je lis. D’ailleurs, le roman « Les Étoiles s’éteignent à l’aube » du même auteur raconte l’enfance de Franklin, donc je vais m’empresser de me le procurer.
Assister au lever et coucher du soleil est devenue la seule prière que j’aie jamais éprouvé le besoin de prononcer. Voilà mon histoire. Voilà mon chez moi. Cela vit en moi.
En résumé, une ode à la nature, aux secondes chances avec pour bande-son le bruit du vent dans les arbres et le hurlements des loups.
Richard Wagamese, « Starlight », chez Editions Zoé, 2019.