Plongée dans le monde de l’enfance, le vrai. Un univers décalé, drôle, mais souvent cruel.
Écrits d’après les histoires vraies d’Esther A., «Les Cahiers d’Esther» nous plongent dans le quotidien d’une fille de 10 ans qui nous parle de son école, ses amis, sa famille, ses idoles. Que sont Tal, Kendji Girac ou bien les têtes brûlées? Quels sont les critères de beauté que doivent avoir les garçons et les filles pour être populaires? Comment fait-on quand on a des copines plus riches que soi? Qu’est-ce que le petit pont massacreur? Comment les attentats du 7 janvier ont-ils été vécus dans la classe d’Esther? Comment faire quand on a peur d’avoir des gros seins?
Ne vous fiez pas à son esthétique toute mignonne, «Histoires de mes dix ans» n’est pas vraiment une bande-dessinée pour enfants. Cela ressemble plutôt à une plongée dans le monde des enfants avec ses drôleries, ses incompréhensions, mais aussi des aspects plus durs et cruels.
Riad Sattouf nous fait rencontrer la petite Esther, 10 ans. Une gamine parisienne banale, vivant dans un contexte familiale agréable. Ses parents gagnent leur vie de manière correcte, appartiennent à la classe moyenne et ont inscrit leur fille dans une école privé. Esther est une petite fille populaire et à l’aise, dont le rêve ultime est d’avoir un Iphone et dont les problèmes se limitent à son frère (un peu abruti, de son point de vue) et à ses querelles de meilleures amies.
Ce n’est pas pour autant qu’Esther n’a rien à raconter. Au travers du dessin de Riad Sattouf, on a un aperçu très réaliste d’une cour de récréation: la hiérarchie entre petits et grands, la stricte séparation des filles et garçons, les souffre-douleurs, les habits, les chanteurs à la mode. Mais ces enfants sont aussi un miroir de notre société qui consomme, qui norme, qui transmet des valeurs sexistes et qui discrimine les personnes différentes.
Ainsi, si elle fait rire parfois, cette bande-dessinée fait plutôt rire jaune, tant on est mal à l’aise devant ces enfants qui, avec leur compréhension limitée du monde, captent principalement nos dérives.
Riad Sattouf, «Les Cahiers d’Esther: Histoires de mes 10 ans», 2016, chez Allary Éditions.
J’avais essayé, mais pas accroché. Je n’arrivais juste pas à croire au personnage d’Esther. Elle me semblait pas réaliste malheureusement…
Alors, pour moi, au contraire, elle me parait réaliste: Ce qui est assez perturbant, car cela montre des enfants qui ne sont ni mignons, ni politiquement correct…