Déception presque attendue pour ce roman qui semblait vouloir s’éloigner du racoleur et du sordide.
États-Unis, dans une banlieue tranquille du MidWest. Sarah Laden, récemment veuve élève ses deux enfants: Nate, 17 ans, et Danny, 10 ans. Malgré la perte de son mari, elle mène une vie agréable, dans un charmant quartier, entourée de voisins amicaux. Jusqu’au jour où elle doit amener le fils de ses voisins, Jordan, aux urgences. On découvre alors que ce garçon, du même âge que son fils, est victime d’abus. Le monde de Sarah, ses certitudes, son amitié avec la maman de Jordan s’effondre et la laisse exsangue.
«Le garçon d’à côté» est ce genre de lecture qui vous laisse un peu dubitative. Ni bon, ni mauvais, juste un arrière-goût bizarre. Normalement, c’est le style de roman que je fuis, car j’ai de la peine avec ces histoires sordides d’enfants violés que les gens semblent lire pour se faire un petit frisson de dégoût. Mais j’étais intriguée par «le point de vue de la voisine» sur cette histoire et l’abasourdissement de voir que l’horreur se cache parfois à côté de chez soi, dans une belle maison, chez des gens beaux et fortunés.
Au final, c’est un livre qui a bien peu de qualités. «Le garçon d’à côté» est tout d’abord d’une grande banalité dans l’écriture, ensuite il est clairement sordide dans les détails qu’il donne sur les agressions sexuelles vécues par Jordan. Sincèrement, c’est une description dont je me serais passée, mon imagination étant suffisante.
La seule chose qui sauve ce livre, c’est que Katrina Kittle aborde deux éléments intéressants. Tout d’abord, la haine hallucinante que déclenche les crimes pédophiles et qui transforme les gens en barbares prêts à réduire en charpie d’autres êtres humains. Ici, Sarah se demande pourquoi ajouter cette haine à un acte déjà terrible. L’autre sujet est la reconstruction des enfants victimes d’abus. Le roman dénonce les préjugés que l’on a sur ce que ressentent les enfants abusés et sur comment ils devraient se comporter. Le roman montre que le processus de guérison est quelque chose de complexe, instable et fluctuant.
En résumé, un roman peu réussi et sordide, malgré une bonne pédagogie sur certains aspects.
Katrina Kittle, «Le garçon d’à côté» (titre original: The Kindness of Strangers), chez Phébus et Le Livre de Poche, 2012.
J’avoue que le résumé ne me tentait pas plus que ça et ta chronique ne m’incite pas à me pencher plus sur ce livre!