Une première sur «La dent dure», la chronique d’un dessin animé! Mais pas n’importe lequel: «Le chat du rabbin» de Joann Sfar (2011).
Alger, début du 20ème. Le chat du rabbin, et de sa fille adorée Zlabya, parle depuis qu’il a dévoré le perroquet de la maison et n’hésite pas à dire haut et fort ce qu’il pense, notamment à remettre en question les enseignements de son maître sur le judaïsme et sur ce qu’est un «bon juif». Malgré cela, l’insolent chat se met en tête de faire sa bar-mitsva. A cette agitation s’ajoute l’arrivée du cousin Malka et d’un jeune juif d’origine russe qui va mener le rabbin et son chat (ou le chat et son rabbin) vers de nouvelles aventures, à la recherche de la Jérusalem africaine.
Si vous appréciez les dessins de Sfar et son humour mêlé de réflexions philosophiques, le charme du film opérera tout de suite. Sfar nous offre ici une oeuvre de qualité où l’on peut apprécier sa double formation en philosophie et aux Beaux-Arts.
Esthétique, drôle, touchant et intellectuellement stimulant, «Le chat du rabbin» fera sourire tout en étant un hymne à la tolérance et une condamnation des extrémismes religieux, de l’intolérance et des préjugés. Dommage seulement que ce dernier aborde des sujets un tantinet trop complexes et soit légèrement trop violent (il y a une seule scène de violence, mais assez sanguinolente) pour être montré à un public trop jeune. On appréciera également la moquerie ouverte envers l’album «Tintin au Congo», le jeune reporter étant transformé en colon qui ne doute de rien.
Cependant, malgré un très bon moment passé en compagnie du chat, on relèvera tout de même quelques défauts. Le dessin animé reprend les intrigues des tomes 1, 2 et 5 de la bande dessinée, ce qui donne un scénario un peu chargé et superficiel. Je n’ai jamais lu les B.D. dont est tiré le film, mais on sent que Joann Sfar a voulu caser un grand nombre de choses dans son scénario et que cela l’empêche d’aller au fond de ses sujets. De plus, le doublage des voix n’est pas toujours excellent, certaines voix sont trop semblables ou un peu «plates».
Le test Bechdel:
Malheureusement, «Le chat du rabbin» ne passe pas le test Bechdel, car, même s’il y a bien deux personnages féminins nommés qui discutent ensemble, ces dernières ne parlent que des hommes. Par contre, on relèvera que le personnage de Zlabya est une jeune fille au caractère bien trempé, qui n’a pas sa langue dans sa poche et on remerciera Joann Sfar de l’avoir dessinée belle ET avec un charmant petit bourrelet au ventre.
En résumé, malgré quelques défauts, un joli dessin animé pour adultes et grands enfants, probablement pas à la hauteur de la B.D., mais qui fait l’affaire.
Comme toi j’ai trouve ce dessin anime assez sympa mais il ne se passe pas grand chose au final…