Gros plan sur une série policière, petite par la longueur, grande par la qualité: l’excellente «Top of the Lake», de la réalisatrice primée Jane Campion.
Dans la petite ville de Laketop, on découvre que Tui, une fillette de 12 ans, est enceinte de 5 mois. Le hasard veut que l’inspectrice Robin Griffin, spécialisée dans les abus sexuels sur enfants, est originaire de Laketop et vient rendre visite à sa mère gravement malade. Le chef de la police locale, Al Parker, demande alors à Robin de se charger de l’enquête. Mais, peu après, Tui disparaît de manière inexpliquée. Robin tente désespérément de la retrouver, malgré la difficulté de l’enquête dans cette petite ville où les gens ne parlent pas et où Robin a un passé plus que difficile.
Magnifique est le premier mot qui vient à l’esprit quand on regarde «Top of the Lake».
La série commence avec un sublime générique fait d’aquarelles à la fois belles et inquiétantes. Puis, on découvre la bucolique ville de Laketop, dans les Alpes du Sud, en Nouvelle-Zélande. Un paysage acquatique, des forêts oniriques (la série est tournée dans la même région que la saga du «Seigneur des Anneaux»), un endroit dans lequel les gamins se baladent à cheval. Un vrai «paradise», du même nom que le terrain où va s’installer une communauté de femmes vivant avec une gourou excentrique, ce qui ne va pas manquer de causer du remue-ménage à Laketop. Mais, le tableau paradisiaque s’arrête ici, Laketop est, en fait, une jolie fleur posée sur un tas d’ordures. Effectivement, une famille de voyous semble diriger la ville, un fillette enceinte de 12 ans disparaît et la violence faite aux femmes ne semblent pas inquiéter la police plus que ça…
Vu sous cet angle, la série n’a rien d’ultra-original, mais sa réalisation en fait un petit bijou dans la veine de «The Killing» (Jane Campion s’en est d’ailleurs inspirée). Cette série, en seulement 6 épisodes, transmet plus que toutes les séries policières classiques en 57 saisons. «Top of the Lake» repose sur l’opposition d’éléments antagonistes: le bien/le mal, la beauté de l’endroit/la laideur de l’âme humaine, la vengeance/le pardon, la soumission/la rébellion, etc. La série traite également des rapports hommes-femmes, particulièrement de la violence physique et symbolique dont sont victimes les femmes qui refusent de se taire et de se soumettre.
La série bénéficie d’une réalisation originale pour une série policière. Pas de courses poursuites, pas de de fusillades. C’est calme, contemplatif et réflexif. Le décor est érigé au rang de personnage et l’on prend le temps de sonder la psychologie complexe des personnages principaux.
De plus, le casting est irréprochable ! Elisabeth Moss est parfaite dans le rôle de Robin Griffin (en moins de 5 minutes, Peggy Olson de «Mad Men» est oubliée). David Wenham (Faramir, le «Seigneur des Anneaux» encore…) est très convaincant dans le rôle un peu trouble du chef de la police, tout comme Holly Hunter dans son rôle de gourou.
En résumé, si vous l’avez ratée sur Arte, débrouillez-vous pour voir «Top of the Lake», car cette série qui sort de l’ordinaire, est un petit bijou mêlant suspens et contemplation.
La bande-annonce:
Le magnifique générique d’ouverture de la série:
Une belle série d’ambiance 🙂 ravie de l’avoir découverte ^^ une fois encore, merci Arte !
Qu’est-ce qu’on ferait sans Arte… 😉
J’en avais entendu parler et je me demandais justement ce que ça valait! Je vais essayer de la regarder!! 🙂
Ce que j’aime aussi (en plus de tout ce que tu as détaillé) est le concept des 6 épisodes, cela ne traine pas en longuet. C’est parfait.
Oui c’est vrai qu’on évite l’écueil d’allonger artificiellement une série juste parce qu’il faut remplir des épisodes…
Exactement, le propos devrait être concis et percutant, mais j’attends de découvrir pour me faire une opinion. En tout cas ça m’intrigue suffisamment pour que j’essaye ce week-end.
Oh la la ! Une série qui a tout pour me plaire !
Ton blog est une mine d’or, j’ai envie de toute lire, de tout voir 🙂
Merci beaucoup ! Effectivement, je recommande totalement cette mini-série. Elle a une ambiance vraiment unique.